Le changement des conditions d'utilisation prévoyait que
Facebook conserve ses droits sur tous les contenus postés, même retirés
par ses membres. Devant les critiques, Mar Zuckerberg, son fondateur,
annonce le retour provisoire aux anciennes conditions.
Pour fêter ses cinq ans et ses 175 millions de membres, le
réseau social Facebook s'est offert une controverse de grande ampleur.
Le 4 février, il a modifié discrètement ses conditions d'utilisation, a révélé le 15 février le site d'une association américaine de consommateurs, Consumerist.com.
Or, la modification de cette page rébarbative des
CGU (conditions générales d'utilisation), qu'on lit rarement avant de
cliquer sur « J'accepte », n'était pas anodine : après le passage sur
la « licence irrévocable, perpétuelle, non exclusive, transférable et
pour le monde entier » de copie, modification et distribution accordée
à Facebook pour « n'importe quel contenu déposé sur le site », la suite
a été supprimée.
Suite qui disait qu'en cas d'effacement par l'utilisateur de
son contenu sur le site, « la présente licence prendra fin
automatiquement mais vous acceptez que la Société puisse conserver des
copies archivées ».
Des contenus utilisateurs cédés pour toujours
Autrement dit, avec cette nouvelle version, libre à
l'utilisateur de poster un texte, une vidéo, une photo, etc. sur le
réseau social, mais elle devient dès lors la propriété de Facebook pour
toujours, même si l'internaute l'efface ou même se désinscrit. Une
perspective qui a entraîné une pluie de critiques contre le site, les départs annoncés de membres et la création de... groupes Facebook opposés à cette nouveauté (comme celui-ci).
Facebook, mis en cause en 2007 pour le caractère indiscret de son programme publicitaire Beacon (là aussi, l'entreprise avait reculé) et dans le collimateur de la Cnil, fait machine arrière : sur le blog de l'entreprise, son fondateur Mark Zuckerberg écrit la nuit dernière : « Il
y a quelques semaines, nous avons modifié nos conditions d'utilisation,
en espérant clarifier certains passages pour les utilisateurs. Ces
derniers jours, nous avons reçu beaucoup de questions et de
commentaires sur les changements et ce qu'ils signifient pour les gens
et leurs informations. A partir de ces retours, nous avons décidé de
revenir à nos conditions d'utilisation précédentes pendant que nous
travaillons à résoudre les problèmes soulevés par les gens. »
Dans la version française (*)
des conditions d'utilisation, on lit bien : « Facebook ne revendique
aucun droit de propriété sur votre Contenu utilisateur. En vertu des
présentes Conditions d'utilisation, vous demeurez propriétaire de votre
Contenu utilisateur et des droits d'auteur ou autres qui lui sont
associés. »
« Le sixième pays le plus peuplé du monde »
Mark Zuckerberg ajoute sur son blog que « plus de 175 millions
de personnes utilisent Facebook. Si c'était un pays, ce serait le
sixième plus peuplé du monde. Nos conditions ne sont pas juste un
document pour protéger nos droits, c'est le document qui règle la façon
dont le service est utilisé par tous dans le monde entier. »
Le jeune (24 ans) P-DG de Facebook promet une révision dans
les prochaines semaines du texte, qui devra refléter les principes
qu'il a décrits dans un autre message
(« Notre philosophie est que les gens possèdent leurs informations et
contrôlent avec qui ils les partagent »). En promettant que les
conditions seront écrites « dans un langage que tout le monde peut
comprendre » et que les utilisateurs seront associés à l'élaboration de
ces nouvelles conditions.
Selon une étude comScore sur les réseaux sociaux en France,
Facebook est en tête avec près de 12 millions d'utilisateurs en
décembre 2008.
(*) Version qui commence par la phrase : « La
traduction de ce document en français est fournie à titre purement
indicatif. En cas d'incohérence, la version anglaise de ce document
(disponible ici) sera la seule version régissant votre relation avec
Facebook au plan juridique. »
Par Thierry Noisette, ZDNet France
Source ZDNet