La justice américaine ne lâche pas Microsoft dans l'affaire
du label Vista Capable, qui garantissait, à tort, la compatibilité de
Vista avec certains PC. Ballmer devra expliquer pourquoi l’éditeur a
poursuivi l'opération en connaissance de cause.
Microsoft n'en a pas fini avec l'affaire du logo « Vista Capable », qui lui a valu une plainte en nom collectif aux États-Unis au printemps 2007. La justice américaine impose aujourd'hui à son P-DG de comparaître.
Steve Ballmer va donc se présenter au tribunal sous trente jours,
alors que l'entreprise espérait déléguer cette tâche à deux de ses
anciens dirigeants, Jim Allchin et Will Poole.
Mais la juge a demandé expressément la présence du P-DG : « La cour
comprend que monsieur Ballmer a un agenda très chargé, mais cela ne
dispense pas un dirigeant de venir communiquer des informations. »
Les plaignants accusent Microsoft de mensonge avec ce label qui
avait été apposé fin 2006, soit bien avant la sortie de l'OS, sur les
PC censés être compatibles avec Windows Vista.
Certaines des machines n'avaient pas les ressources nécessaires pour
exécuter les fonctionnalités avancées de Vista, notamment au niveau du
processeur graphique.
Des protestations chez Intel... et Microsoft
Au coeur de ce dossier, la présence de certaines puces Intel ne
permettant pas notamment le chargement de l'interface Aero, une des
réelles innovations de Vista.
Dans le cadre de l'instruction, la justice américaine a déjà eu
accès à des documents internes de Microsoft, et à des e-mails échangés
par les dirigeants de l'éditeur et d'Intel. Dans l'un deux, on peut
lire la grande déception de Jim Allchin, ancien
dirigeant de Microsoft parti depuis à la retraite : « Je pense que nous
allons tromper les clients avec le programme Capable. »
De fait, le chipset 915 d'Intel prévu dans certains PC n'avait pas
été conçu pour Vista. Conscient des conséquences pour les utilisateurs,
le P-DG du fondeur Paul Otellini s'en était alarmé auprès de Microsoft.
Mais malgré cette inadéquation, l'éditeur avait maintenu son adoption,
en toute connaissance de cause, ce qui lui a valu cette plainte.
Du côté des constructeurs, Sony ne s'était pas plaint du maintien du chipset 915, contrairement à Dell, soucieux de l'avenir des PC après la sortie de Vista. HP
avait été ennuyé car le constructeur avait investi, en vain donc, dans
des puces graphiques onéreuses pour prendre en charge le nouveau modèle
de pilote graphique de Vista.
Avec Béatrice Gay, ZDNet.fr
Par Ina Fried, CNET News.com
Source ZDNet