PARIS (AP) - Le chanteur russe Dima Bilan a remporté haut la main
samedi soir à Belgrade (Serbie) la 53e édition du Concours Eurovision
de la chanson, offrant le titre à son pays pour la première fois, avec
un total de 272 points au classement final.
Dans son costume
ajusté immaculé, Dima Bilan a interprété "Believe" avec un
professionnalisme assumé, jouant de regards langoureux et d'airs
compassés, portés par une chorégraphie au millimètre tout en arabesques.
Accompagné
du champion de patinage artistique russe Evgeni Plushenko, il a su
conquérir le public avec jetés au sol chemise ouverte, ralliant les
votes des jurys internationaux et des téléspectateurs, qui pouvaient
s'exprimer par Internet et SMS.
Dima Bilan est une star en
Russie où lui ont été décernés en septembre 2005 deux MTV Russian Music
Awards, mais aussi deux MTV Europe Music Awards en août 2006, notamment
comme meilleur chanteur russe de l'année, et meilleure chanson de
l'année pour son titre "Never Let You Go".
Chou blanc en revanche pour la France et son très attendu représentant Sébastien Tellier,
entouré de cinq choristes affublées de barbes postiches. Arrivé 19e, le
chanteur estampillé "bobo" avait créé un tollé dans l'Hexagone,
choisissant de chanter son titre "Divine" en anglais (excepté un
demi-couplet), ainsi que le permet le règlement.
Sébastien
Tellier signe cependant la meilleure prestation française depuis cinq
ans. La France n'a plus remporté le Concours depuis Marie Myriam
"L'oiseau et l'enfant" (1977), si ce n'est une première place ex aequo
d'Amina en 1991 avec "C'est le dernier qui a parlé qui a raison".
Sébastien Tellier est issu de la mouvance électro française, à l'instar
du duo versaillais Air ou des Daft Punk.
Autre prestation
remarquée, celle de la Suède, représentée par la sculpturale Charlotte
Perrelli. Cette ancienne lauréate du Concours en 1999 sous le nom de
Charlotte Nilsson, a séduit avec un titre fleurant bon les lourdes
productions "eurodance", spécialité de l'Europe septentrionale dans la
lignée du légendaire groupe Abba.
En dépit de la diversité des pays représentés, quinze des 25 finalistes avaient choisi de chanter en anglais.
Entre
la soul du Royaume-Uni (Andy Abraham), la pop sucrée de l'Allemagne (No
Angels), et la chorégraphie kitsch l'Islande (le duo mixte Euroband),
la cérémonie, commentée pour la France par un Julien Lepers et un
Jean-Paul Gaultier débonnaires, a parfois frisé le ridicule,
contribuant sans nul doute, second degré oblige, à son succès en terme
d'audience.
Autres prestations hautes en couleurs, celle des
Lettons de Pirates of the Sea, avec « Wolfes of the Sea », encore un
morceau au rythme endiablé, tout comme les Azerbaïjanais Elnur
Gusseinov & Samir Javadzadeh, dans une mise en scène à grands
renfort de plumes de poulets.
C'est la chanteuse serbe Marija
Serifovic, entourée de 21 danseuses, victorieuse l'an dernier, qui a
donné le coup d'envoi de cette 53 édition. Elle l'avait emporté à
Helsinki (Finlande) avec « Molitva » (La Prière), faisant de la Serbie
le pays organisateur, où le concours, préparé avec ferveur, avait pris
depuis plusieurs semaines l'allure de l'événement national de l'année.
Des
43 pays inscrits au départ de la compétition, il ne restait que 25
chansons (et pays) en lice après des demi-finales, dont la France, pays
du « Big 4 », co-fondateur de l'Eurovision, est systématiquement
dispensée, au même titre que l'Allemagne, l'Espagne, et le Royaume-Uni,
en plus de la Serbie, pays organisateur. AP
xrao/cov/pf
Regardez le clip de Sébastien Tellier "Divine" dont l'interprétation n'a pas convaincu les 43 pays.
Source Yahoo