Pascal Sevran, de son vrai nom Jean-Claude Jouhaud, est un animateur, producteur de télévision, parolier et écrivain français né le 16 octobre 1945 à Paris et mort le 9 mai 2008 à Limoges. Il a animé l'émission La Chance aux chansons de 1984 à 2000 (d'abord sur TF1, puis sur France 2 à partir de 1991) et a publié quinze livres, dont son journal intime.
Biographie
Né à Paris d'un père chauffeur de taxi communiste et d'une mère couturière espagnole[1], il ne montre que très peu de goût pour les études et ne rêve que de chanson.
Au début des années 1960, il monte à Paris et fréquente avec assiduité l'émission télévisée du Petit Conservatoire de Mireille, où il apprend l'art du spectacle sous toutes ses formes. Il est alors garçon-coiffeur. L'écrivain et philosophe Emmanuel Berl le prend alors sous son égide et guide son parcours intellectuel.
Il a sorti des 45-tours (Les petits Français, disques Orlando), des albums (Succès français, 1991), écrit des livres (essentiellement chez Albin Michel), s'est produit sur scène (notamment à l'Olympia) et a été plusieurs fois décoré (Officier des Arts et des Lettres, chevalier puis officier de la Légion d'honneur, etc.). Son roman Le passé supplémentaire a obtenu en 1979 le prix Roger-Nimier, qui récompense une première œuvre. Depuis 2000, il publie tous les ans un volume de son journal intime.
Ami de la chanteuse Dalida dans les années 1970, il fait par son intermédiaire la connaissance de François Mitterrand,
alors candidat à la présidence de la République, pour lequel il prendra
fait et cause, défilant même à ses côtés le jour de la victoire du camp
socialiste aux élections de 1981. Un peu plus tard, il sera nommé chargé de mission auprès du Ministère de la Culture et figurera dans le cercle des amis intimes du chef de l'État (accompagnant chaque année celui-ci lors de sa traditionnelle ascension de la roche de Solutré).
Après la mort de François Mitterrand, ne se reconnaissant plus dans le
programme de ses héritiers politiques, il affiche volontiers sa
sympathie pour Nicolas Sarkozy [2], mais demeure un supporter inconditionnel de Bertrand Delanoë et de Jack Lang[réf. nécessaire].
Il est aussi l'auteur de paroles de chansons, notamment de Il venait d'avoir 18 ans, Ta femme, Ma vie je la chante, Comme disait Mistinguett pour Dalida. Il a animé pendant dix-sept ans l'émission de télévision La Chance aux chansons,
sur TF1 de 1984 à 1991, puis sur France 2 jusqu’en décembre 2000,
jusqu'à ce que la direction de la chaîne décide de supprimer l'émission
afin d'en faire évoluer le concept. Cet arrêt a suscité de nombreuses
réactions de la part des spectateurs[3]. La Chance aux chansons a été suivie jusqu'en 2007 par Chanter la vie et Entrée d'artistes. Ouvertement homosexuel, Pascal Sevran anime une émission littéraire de Pink TV, Bibliothèque Pink : on casse les prix.
Une interview dans le quotidien Var-Matin du 2 décembre 2006, au sujet de son roman Le Privilège des jonquilles avait provoqué une vive polémique. À Lionel Paoli, journaliste à Nice-matin,
qui entendait résumer un propos du livre en disant : « dans Le
Privilège des Jonquilles, vous affirmez que la bite des noirs est
responsable de la famine en Afrique », Pascal Sevran répond : « C'est
la vérité, l'Afrique crève de tous les enfants qui y naissent sans que
les parents aient les moyens de les nourrir. Je ne suis pas le seul à
le dire. [...] J'écris ce que je pense, si des gens bien au chaud dans
leur certitude ne supportent pas d'entendre ça ; oui, il faudrait
stériliser la moitié de la planète ».
Le journaliste faisait référence au passage suivant (p 214) : « Des enfants, on en ramasse à la pelle dans ce pays [le Niger]
— est-ce un pays ou un cimetière ? — où le taux de fécondité des femmes
est le plus élevé du monde, neuf enfants en moyenne par couple. Un
carnage. Les coupables sont facilement identifiables, ils signent leurs
crimes en copulant à tout va, la mort est au bout de leur bite, ils
peuvent continuer parce que ça les amuse, personne n'osera leur
reprocher cela, qui est aussi un crime contre l'humanité : faire des
enfants, le seul crime impuni. On enverra même de l'argent pour qu'ils
puissent continuer à répandre, à semer la mort ».
En réalité, une partie des critiques venant d'associations et des
médias lui attribue à tort l'énoncé du journaliste. À la suite de cet
entretien, plusieurs associations annoncent leur intention de porter
plainte contre l'animateur pour incitation à la haine raciale. Pascal Sevran explique le 6 décembre, sur Europe 1 : « J'écris et je dis ce que je veux. Me considérer comme un néo-nazi est une belle connerie. »
Le 11 décembre, France 2
réagit officiellement par l'intermédiaire de Philippe Baudillon,
directeur général de France 2, qui exprime au nom de la chaîne sa
« vive émotion », sa « totale désapprobation » et adresse à Pascal
Sevran une « très ferme mise en garde » dans une lettre rendue publique[4].
En septembre 2007, Chanter la vie et Entrée d'artistes sont finalement arrêtées et Pascal Sevran annonce à la presse qu'il est malade et qu'il vient d'être opéré de la gorge[5].
Pascal Sevran meurt le 9 mai 2008, à l'âge de 62 ans, des suites d'un cancer du poumon[6].
Œuvres
- Dalida : la gloire et les larmes, G. Authier, Paris, 1976.
- Le Guide du socialisme, G. Authier, Paris, 1977.
- Les 180 jours de Giscard, histoire du dernier gouvernement de l'Union de la droite, 3 avril-2 octobre 1978, en collaboration avec Bernard Morlino, Paris, G. Authier, 1977.
- Le Music hall français, de Mayol à Julien Clerc, Paris, O. Orban, 1978.
- Le Passé supplémentaire : roman, O. Orban, [Paris], 1979 ; albin Michel, 2001. Prix Roger Nimier en 1979.
- Vichy-dancing : roman, Olivier Orban, Paris, 1980 ; Albin Michel, 1999.
- Un Garçon de France : roman, O. Orban, Paris, 1982 ; Albin Michel 2003.
- Le Dictionnaire de la chanson française, Carrère, Paris, 1986.
- Souvenirs particuliers, Paris, J. C. Lattès, 1990.
- Tous les bonheurs sont provisoires, A. Michel, Paris, 1995.
- Mitterrand, les autres jours, A. Michel, Paris, 1997.
- Je me souviens aussi, Paris, A. Michel, 1997.
- La Vie sans lui : journal, Albin Michel, 2000.
- Des lendemains de fêtes, A. Michel, Paris, 2001.
- On dirait qu'il va neiger, A. Michel, Paris, 2002.
- Lentement, place de l'Eglise, A. Michel, Paris, 2003.
- On s'ennuyait le dimanche, Paris, A. Michel, 2004.
- Il pleut, embrasse-moi, Paris, A. Michel, 2005.
- Le Privilège des jonquilles Paris, A. Michel, 2006.
- La Mélancolie des fanfares, Paris, A. Michel, 2007.
Source Wikipedia