Une frontière, deux pays, un seul cadavre.
Imbroglio géopolitique autour d'un cadavre : une jeune femme
originaire du Bélarus de 26 ans, disparue depuis avril 2007 a été
retrouvée morte dans une maison de Baerle-Duc, une minuscule enclave
belge créée en 1843 de 7,5 km2, sorte d'îlot belge en territoire
néerlandais, à quelques kilomètres au nord du reste de la Belgique. Et
cette maison... est à cheval sur la frontière entre la Belgique et les
Pays-Bas, dont une porte se trouve en territoire néerlandais, et
l'autre en Belgique !
Un juge d'instruction belge avait aussitôt commencé son enquête ; mais
le voilà turlupiné par un doute pressant : le corps a-t-il été bien
retrouvé du côté belge de la maison, et donc de la frontière ?
Pour élucider l'imbroglio géopolitique, c'est un géomètre qui, cadastre
en main, a dû trancher : pour lui, le cadavre a été retrouvé du côté
néerlandais de la maison, et donc de la frontière, et l'enquête revient
donc à la justice des Pays Bas.
Reste que ce point de droit réglé, bien difficile pour les policiers
néerlandais de faire leur enquête sur le terrain : ils n'ont en effet
pas le droit officiellement d'enquêter dans un autre pays que le leur.
Résultat, les policiers et magistrats néerlandais ont dû obtenir un
accord d'entraide judiciaire. Et moyennant une commission rogatoire,
les enquêteurs belges assistent leurs collègues néerlandais dès qu'ils
franchissent la frontière... même dans la maison.
En attendant, le mari de la victime, un Néerlandais d'une trentaine
d'années dont on est également sans nouvelle est activement recherché
comme témoin.
Quand la réalité rattrape la fiction ! "Bon Cop, Bad Cop" : le film datant de 2006 raconte la même histoire !