Un quart des mammifères de la planète est en danger d'extinction
en raison principalement de diverses menaces liées à l'homme, comme la
chasse ou la destruction de l'habitat, montre la dernière étude de
l'Union internationale de conservation de la nature (UICN).
Cette enquête, la plus exhaustive à ce jour, menée par 1.700
chercheurs, souligne que la population de la moitié des 5.487 espèces
de mammifères recensées dans le monde est en déclin.
"Les mammifères déclinent plus vite que nous le pensions, une espèce
sur quatre est menacée d'extinction", résume le directeur de cette
étude, Jan Schipper.
L'inventaire a servi à mettre à jour la "liste rouge" des espèces
menacées, un état des lieux de la planète créé en 1963 à l'initiative
de l'UICN.
Les espèces les plus menacées sont les mammifères terrestres d'Asie,
où des animaux comme l'orang-outang souffrent de la déforestation. Près
de 80% des primates de la région sont en danger.
Sur les 4.651 espèces de mammifères pour lesquels les scientifiques
disposent de données, 1.139 sont menacées d'extinction. Jan Schipper
souligne que ce nombre est beaucoup plus élevé que lors de la
précédente enquête comparable, en 1996.
Les menaces se sont aggravées pour des animaux comme le diable de
Tasmanie, un marsupial australien, le phoque de la Caspienne ou le chat
pêcheur d'Asie.
Depuis 1500, au moins 76 mammifères ont disparu du globe.
QUELQUES POINTS POSITIFS
"On pourrait perdre en quelques décennies des centaines d'espèces du
fait de nos propres actions", avertit Julia Marton-Lefevre, directrice
générale de l'UICN.
Sur le total 2008, 188 espèces sont classées "en danger critique",
dernier stade avant l'extinction. On y trouve le lynx ibérique, dont il
ne reste que 84 à 143 adultes, ou le hutia de Cuba, un rongeur, qui n'a
plus été observé depuis une quarantaine d'années.
La destruction de l'habitat et la chasse - pour toutes sortes de
raisons, alimentaires, médicales ou autres - sont de loin les
principales menaces, écrivent Schipper et ses collaborateurs dans le
journal Science.
Parmi les autres dangers, le réchauffement climatique frappe déjà
des espèces vivant sur la banquise arctique comme l'ours polaire.
Le rapport, diffusé à l'occasion du congrès de l'UICN en Espagne, du
5 au 14 octobre, contient tout de même quelques points positifs. Cinq
pour cent des espèces sont aujourd'hui en voie de repopulation, comme
le bison d'Europe ou le furet à pieds noirs d'Amérique du Nord.
L'éléphant d'Afrique, autrefois "menacé", est redescendu d'un cran,
dans la catégorie "espèce vulnérable", grâce au repeuplement en Afrique
australe et orientale.
Et 349 espèces ont été découvertes depuis 1992, comme la
musaraigne-éléphant de Tanzanie. Jan Schipper estime que certaines
espèces pourraient avoir disparu avant même d'avoir été décrites.
Le rapport est consacré aux mammifères mais, souligne l'UICN, la
situation est pire pour d'autres classes d'animaux ou pour les plantes.
Une liste rouge globale mise à jour estime que 16.928 espèces sont menacées sur un total de 44.838, soit une proportion de 38%.
Parmi les animaux les plus exposés figurent les amphibiens.
>> Voir le diaporama des mammifères les plus menacés.
Version française Jean-Stéphane Brosse
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Source Lycos