Depuis juillet 2007, les parlementaires utilisent des PC
équipés de logiciels libres dont Ubuntu et Firefox. Après quelques
difficultés de démarrage, notamment au niveau de la synchronisation de
l'agenda avec des smartphones, ils se disent globalement satisfaits.
Faut se calmer! Linux n'est pas adapté à toutes les situations. Migrer de Windows à ...
Commentaire de pseudoooo
Depuis un an, les députés et leurs assistants utilisent des postes de travail GNU/Linux. C'est à partir de juillet 2007 en effet que l'Assemblée nationale a équipé 1 154 postes informatiques de l'OS Ubuntu, accompagné du navigateur Firefox,
de son outil de messagerie Thunderbird avec l'extension agenda
Lightning. La suite bureautique OpenOffice 2.0 est également installée
ainsi que le lecteur multimédia VLC Media Player et Acrobat Reader
d'Adobe.
Un an après le bilan semble plutôt positif. C'est en tout cas
ce qu'indiquent les retours d'expériences de plusieurs députés, dont se
félicite l'association promouvoir et défendre le logiciel libre, April
: « Un an après, cette migration semble faire l'unanimité. Les députés
se disent satisfaits de leur nouvel équipement ; ils saluent le travail
des services informatiques de l'Assemblée nationale et notent la
facilité et la rapidité avec lesquelles les utilisateurs se sont
adaptés. » L'organisme souligne, par ailleurs, que le député Rudy
Salles (Nouveau Centre), président de la délégation chargée de
l'informatique et des nouvelles technologies, a affirmé qu'une économie
de 500 000 euros avait pu être réalisée grâce aux logiciels libres
(voir entretiens ci-après).
« Les députés ont montré l'exemple en choisissant d'utiliser
eux-mêmes des logiciels libres. Ce faisant, ils encouragent les acteurs
français d'un secteur économique prometteur, promeuvent
l'interopérabilité et ouvrent la voie à d'autres migrations - à
commencer par les services administratifs de l'Assemblée
nationale » estime Frédéric Couchet, délégué général de l'April.
Ce qu'en disent les députés
Christian Paul - Député de la Nièvre (groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche)
«
Je donne un 10/10 à cette opération. Pour l'usage très basique que j'en
fais, ces postes Linux n'ont présenté aucune difficulté particulière de
prise en main », indique-t-il à ZDNet.fr. « J'utilise mon
poste à l'Assemblée pour taper des interventions et surtout la
consultation d'e-mails et le surf sur internet. Il y a eu quelques
difficultés au début avec le système de sécurité très élevé de
l'Assemblée, mais c'est depuis réglé. »
Rudy
Salles - Député des Alpes-Maritimes (groupe Nouveau Centre), également
président de la délégation chargée de l'informatique et des nouvelles
technologies à l'Assemblée nationale
« Je ne
crois pas qu'il y avait un mécontentement vis-à-vis de Windows, mais il
y avait la volonté peut-être de n'être pas sous la coupe d'un monopole
(...) Et le logiciel libre c'est 500 000 euros d'économies. Même s'il
y a eu quelques ratés au démarrage (...), on peut dire que le passage
s'est fait de façon très correcte », indique-t-il à CIO Online.
« Il n'y a eu quasiment personne qui est venu aux stages de formation,
parce que finalement tout le monde s'en est sorti tout seul (...). Sous
Windows, nous n'avions pas la fonctionnalité de l'agenda partagé. Avec
Linux, avec le nouveau système nous l'avons. »
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Patrice Matrin-Lalande - Député du Loir-et-Cher (groupe UMP)
«
Comme tout changement de système, il y a eu une période d'adaptation
avec quelques problèmes dont on se seraient passés. Par exemple,
l'agenda partagé ne fonctionnait pas avec mon téléphone. J'ai dû
changer de combiné, et c'est désormais tout à fait fonctionnel. La
possibilité de gérer mon agenda à distance est pour moi une réelle
avancée. Pour le reste, mon usage est plutôt basique : consultation de
ma messagerie, traitement de texte, accès web et je n'ai pas eu de
mauvaise surprises de ce côté-là. Il est bon que nous montrions
l'exemple en matière d'utilisation des logiciels libres », confie-t-il
à ZDNet.fr.
Pierre Lasbordes - Député de l'Essonne (groupe UMP)
«
Oui j'en suis satisfait puisque mes collaborateurs ne viennent pas tous
les jours me dire qu'ils ne sont pas contents, et que l'on n'est pas
tous les jours à appeler le service informatique de l'Assemblée»,
indique-t-il à nos confères de CIO Online. « Nous avons été
obligés de nous former à un nouveau produit. Il a eu au départ quelques
difficultés à démarrer, comme tout système. C'est vrai que c'est
différent de Windows. Dans ma circonscription aujourd'hui, on est resté
avec Windows, mais on arrive relativement facilement à échanger des
fichiers, c'est ça qui importe. »
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Alain Vidalies - Député des Landes (groupe PS)
«
En tant qu'utilisateur, pour mon travail parlementaire aujourd'hui, je
suis complètement satisfait de ce nouveau système. Et je pense que ceux
qui réfléchissent - je pense à des collectivités locales, ou peut-être
à des entreprises - à la difficulté de passer sous Linux, n'ont aucune
crainte à avoir, parce que je suis un témoin privilégié du fait que
quelqu'un qui remplissait toutes les conditions pour être un
utilisateur dérouté, est en fait aujourd'hui un utilisateur
parfaitement satisfait », explique-t-il à CIO Online.
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Par Christophe Guillemin, ZDNet France
Source ZDNet