La récession consécutive à l'éclatement de la bulle internet
en 2001 avait favorisé l'adoption de Linux sur les serveurs. Selon IDC,
la crise actuelle pourrait aussi contribuer à son déploiement dans les
entreprises. Mais la fenêtre pour agir serait étroite.
La crise économique et les tensions qu'elle engendre sur les budgets
informatiques des entreprises concourent-elles à rendre Linux plus
avantageux aux yeux des DSI ? C'est ce qu'a souhaité savoir le cabinet
IDC, pour le compte de Novell, éditeur de la distribution SUSE.
D'après le rapport publié par IDC,
la récession qui avait suivi l'éclatement de la bulle Internet entre
2001 et 2002 s'était traduite par une plus forte adoption de Linux sur
les serveurs, aux dépens notamment des architectures Unix RISC.
La virtualisation dans Linux comme levier d'adoption
La crise actuelle réunirait donc des caractéristiques susceptibles
de rendre Linux plus séduisant aux yeux des DSI en quête de coupes
budgétaires. Pour les 330 entreprises et administrations de plus de 100
employés interrogées par IDC, le climat économique serait effectivement
un facteur favorable à l'OS Open Source.
53% des personnes interrogées envisagent ainsi d'accroître
l'adoption de Linux sur des serveurs, et 48% pour le poste de travail.
Simples déclarations ou volonté réelle de mettre en oeuvre des projets
de migration ? Le cabinet d'études se veut prudent, qualifiant ces
projections d'optimistes. Il juge néanmoins que ces résultats
fournissent un indicateur sur l'avancée des déploiements.
Questionnées sur les principales raisons motivant le déploiement de
Linux sur des serveurs, les entreprises répondent à 24% la réduction
des coûts, à égalité avec l'interopérabilité avec Windows et les autres
OS, et devant la qualité du support technique (23%).
La crise une opportunité à saisir, mais vite
Mais selon IDC, Linux pourrait bien aussi devoir son salut à une autre technologie de crise : la virtualisation.
Pour quasiment 50% des sociétés interrogées, le recours à la
virtualisation accélérerait leur adoption de Linux. Cela se
traduira-t-il pour autant par des réalisations concrètes ? La
formulation retenue par IDC ne permet guère de trancher.
Le cabinet évalue ainsi à 88% les entreprises projetant d'évaluer,
déployer ou accroître leur utilisation des logiciels de virtualisation
au sein des systèmes Linux, au cours des 12 à 24 prochains mois. IDC
conclut son rapport en expliquant que les architectures standardisées
profiteront de la crise : une dénomination qui englobe ainsi les
châssis pour serveurs lames, les serveurs x86, Linux et les logiciels
de virtualisation, standardisés.
Red Hat,
au moins, envisage sérieusement cette opportunité qu'est la crise. A
l'occasion de l'Open Source Business Conference, le patron de
l'éditeur, Jim Whitehurst, a toutefois déclaré que la fenêtre était
limitée dans le temps. Selon lui, les budgets informatiques revenus à
leur niveau normal, les DSI retrouveraient leurs anciens réflexes,
ignorant certaines pistes d'économies.
Par Christophe Auffray, ZDNet France
Source ZDNet