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15 février 2008

Quatorzième prime : élimination de Jérémy

La Starac court toujours après son audience sans arriver à la rattraper. Son public lui a encore fait défaut vendredi dernier, préférant, pour la cinquième fois, les enquêtes militaro-policières de M6 aux exploits des apprentis-chanteurs de TF1. L'émission semble toujours autant peiner à se renouveler et la fin de saison s'annonce bien longue et l'imagination est au pouvoir chez Endemol.

La quotidienne, qui suit la vie trépidante au château enchanté de Dammarie-lès-Lys, accuse aussi des signes sérieux de fatigue scénaristique. Durant les dernières semaines, nous avons eu droit à "Quentin et Mathieu sont en compétition pour un prestigieux duo avec Paul Anka" (avantage Quentin), puis "Quentin et Jérémy sont en compétition pour un prestigieux duo avec Charles Aznavour" (avantage Jérémy), puis "Quentin et Jérémy sont en compétition pour un prestigieux duo avec Céline Dion" (avantage Quentin), et enfin "Jérémy et Mathieu sont en compétition pour un autre prestigieux duo avec Céline Dion" (avantage aux deux, le duo devenant un trio). Comme vous pouvez le constater, un suspense de tous les instants règne au château...

Naturellement, il ne s'agit là que des rebondissements quotidiens. Il y a aussi le fil conducteur de la saison, qui tient les téléspectateurs en haleine depuis des semaines, que dis-je, des mois, à savoir "Quentin n'est pas naturel. Ouh, le vilain !". Fil n'est sans doute pas le mot le plus approprié. En fait, il s'agit plutôt d'une corde, ou d'un gros câble, en tout cas quelque chose de bien épais et surtout de bien lourd. Cela a même donné lieu à une sorte de procès en sorcellerie pas plus tard qu'hier, sous la direction de Raphaëlle Ricci, professeur d'expression scénique et inquisitrice en chef. Personnellement, que Quentin soit naturel ou pas, je m'en moque dans des proportions qui vous donneraient une idée de l'infini. Du moment qu'il assure le spectacle, je n'en demande pas plus. Par ailleurs, j'ai comme l'impression que si tous ceux qui participent à la Starac devaient être complètement sincères, ne serait-ce que pour cinq minutes, il y aurait des morts.

Mais oublions ces pénibles histoires pour revenir au spectacle de ce soir. Nikos reçoit Chimène Badi, l'heureuse perdante de Popstars ; Dany Brillant, le crooner à la française ; Hervé Vilard, l'immortel interprète de "Capri, c'est fini" ; Ophélie Winter, l'ancienne idole des jeunes ; et Benjamin Biolay, le compositeur des stars qu'on ne s'attendait pas à trouver là. Il y aussi le groupe Imagination, ou plutôt ce qu'il en reste, c'est-à-dire son leader Lee John ; et la troupe de la comédie musicale "Le Roi Lion". On ne peut s'empêcher de remarquer que beaucoup des artistes invités n'ont pas une actualité brûlante : Hervé Vilard vend son disque sur son site Web, Ophélie Winter en prépare un avec Doc Gyneco, Dany Brillant anime des bals...

Mais tout ça n'est pas bien grave parce que la reine de la soirée, c'est bien entendu Céline Dion, la diva québécoise qui est aussi la marraine de cette septième saison. Dès qu'elle apparaît sur scène, c'est du délire. Le public scande son nom, et sans se tromper cette fois. On entend bien "Céline, Céline..." et non "Tokio Hotel, Tokio Hotel...". Avec son tact légendaire, Nikos annonce que René-Charles, le fils de Céline, fête aujourd'hui son anniversaire. Quelle charmante introduction ! Eh oui, chers téléspectateurs, un petit garçon de sept ans va souffler les bougies de son gateau tout seul dans sa grande maison parce que sa maman préfère promouvoir son album plutôt qu'être avec lui. Autant la traiter de mère indigne. Bien évidemment, le bon public ne lui en veut pas et chante spontanément "Joyeux anniversaire" tout en agitant des cœurs en carton à l'intention du petit René-Charles. Ça, c'est vraiment un public pro : il a tout prévu.

Mais Céline aussi est une vrai professionnelle et ça se voit. Quand elle entonne "Dans un autre monde", elle écrase littéralement le plateau de sa présence et ses deux partenaires, Mathieu et Jérémy, ont l'air bien empruntés à ses côtés, comme deux choristes maladroits qui se retrouveraient soudain au devant de la scène. Lorsqu'elle joue le jeu de la séduction avec eux, avec quelques frottements langoureux, ils ont l'air de petits garçons effrayés. Cela n'arrange rien que Jérémy adresse un petit message à sa maman à l'issue de la chanson... On espère néanmoins que la robe très courte arborée par Céline et ses quelques poses lascives ne sont pas les signes avant-coureurs d'un phénomène qui frappe parfois les divas de la chanson, et connu sous le nom de "poufisation". Au stade terminal de cette pénible affection, qui a déjà emporté Mariah Carey, on se retrouve affublée d'une mini-jupe en lamé, la poitrine engoncée dans un bustier minuscule, à minauder niaisement en affichant un sourire permanent. Heureusement, Céline en est encore loin.

Le tour de force du prime d'aujourd'hui, c'est le duo de Mathieu et Quentin sur un medley de deux chansons de Mika, "Relax, Take It Easy" et "Big Girl (You Are Beautiful)". Pourtant, ça commence mal. Dès les premières notes, on s'aperçoit que Mathieu n'est pas Mika et que, malgré l'appui de deux choristes, il va avoir du mal avec les notes aiguës. Il est en plus encombré par une chorégraphie assez complexe et, pour un peu, on l'entendrait en compter les pas. Heureusement, Kamel Ouali, le plus grand chorégraphe de France, a pensé à tout. L'image détourne l'attention du son défaillant, avec un ballet de danseurs torses nus autour de Mathieu et une armée de danseuses indiennes en saris qui couvrent le plateau de pétales de fleurs.

Pour l'autre partie du duo, en revanche, tout y est, le son et l'image. Entouré de son propre ballet de danseuses en jupettes argentées et d'un groupe de majorettes, Quentin fait le show sans complexe. Lors d'un petit moment d'illusionisme, il pénètre dans un gros téléviseur pailleté. Après quelques instants, c'est Mathieu qui y surgit à sa place (avec toujours autant de difficultés avec les notes mikaennes). Quentin réapparaît devant le banc du jury (c'est magique !) et s'offre même une petite traversée du public. La chanson s'achève avec une farandole de tous les danseurs (soixante-dix au total). Mathieu souffre visiblement sur les dernières notes mais c'était du grand spectacle. Kamel est content bien sûr mais, pour une fois, il a raison de l'être.

Kamel a des raisons d'être satisfait ce soir parce que son deuxième tableau spectaculaire est également une réussite. Jérémy interprète "Du côté de chez Swann" dans la version de Calogero. De même que les trente danseurs qui l'accompagnent, il est vêtu d'une combinaison fluorescente qui évoque vaguement le costume des éboueurs mais, personnellemment, je penche plutôt pour des ouvriers de la voirie, ou peut-être des peintres en bâtiment parce qu'ils sont aussi munis d'un escabeau. Jérémy chante assez faux, surtout au début, mais ce serait injuste de le lui reprocher puisqu'il doit, au cours d'un ballet effréné, chanter en bondissant de l'escabeau mentionné précédemment ou en faisant des sauts arrières. Le jury le récompense de ses efforts acrobatiques avec un petit 14, qui paraît bien sévère. Jérémy n'a pas l'air content du tout.

La deuxième prestation de Quentin, avec Céline Dion sur "S'il suffisait d'aimer", est malheureusement moins réussie que la première. Il y apparaît étrangement crispé et mal à l'aise, voire fébrile. Le jury le gratifie d'un petit 14,3, Pascal Nègre lui reprochant d'avoir été trop timide. Céline Dion, très en verve aujourd'hui, le prend à contre-pied en se réjouissant que Quentin ait choisi la retenue plutôt que la surenchère vocale. Elle ajoute que le malheureux s'est blessé en coulisses juste avant son duo. Il quitte d'ailleurs le plateau en boîtant. À ce moment précis, des milliers de petites filles partout en France se jettent sans doute sur leur téléphone portable pour envoyer des SMS : Quentin est en danger !

Blessé, peut-être même estropié, Quentin revient plus tard interpréter, assis à son piano, un duo avec Claire-Marie. Matthieu Gonet, le directeur artistique de l'émission, explique que les deux élèves "avaient envie de rendre hommage à leur copine Lucie (éliminée la semaine dernière) et ont décidé de faire une chanson et de l'interpréter pour elle ce soir." En fait, c'est surtout Pascal Obispo qui a fait la chanson, intitulée "Lucie" (quel énorme coup de chance !). Quentin est toujours un peu crispé et le duo est parfois plus chuchoté que vraiment chanté mais l'émotion passe néanmoins. Pas suffisamment sans doute, c'est pourquoi Lucie arrive à l'improviste à la fin de la chanson pour une de ces apparitions surprises dont la Starac a le secret. Les deux interprètes en sont naturellement troublés, Claire-Marie éclatant en sanglots et les derniers couplets s'en trouvent un peu bouleversés. Malheureusement, Lucie n'a pas changé : elle est toujours aussi vulgaire et grimaçante. Elle voudrait prendre le bus pour retourner au château et, pour un moment, on craint le pire. Mais Nikos passe rapidement à autre chose. Ouf ! Bravo, Nikos !

Claire-Marie est, semble-t-il, la révélation de ce prime. Selon Nikos, "tel un papillon, elle s'est peu à peu libérée de sa chrysalide". Effectivement, elle décroche un 17, dont un 19 de Pascal Nègre, après avoir interprété "J'envoie valser" de Zazie en s'accompagnant au violon. Yvan Cassar a trouvé ça émouvant ; moi, j'ai trouvé ça... comme d'habitude. Douceur et chuchotements sans sortir de son registre de prédilection. De même, quand elle chante "Je viens du Sud" avec Chimène Badi, tout a été fait pour atténuer ses faiblesses. L'accompagnement d'une chorale gospel permet de soutenir sa voix, qui autrement manquerait d'ampleur, et surtout Chimène bride la sienne pour éviter d'écraser sa partenaire, même si, sur la fin, elle ne peut s'empêcher d'"envoyer". On peut certes apprécier la singularité du style de Claire-Marie mais il faut bien reconnaître qu'elle n'a pas eu à faire face aux mêmes défis que ses camarades.

Mathieu récolte lui aussi un 17 à l'issue d'un duo avec Chimène Badi sur "Rehab" d'Amy Winehouse. Ça groove des deux côtés certes mais sans s'approcher, même de loin, du niveau de la version originale. Mathieu me paraît davantage dans son élément avec Ophélie Winter sur "Dieu m'a donné la foi", livrant une prestation pleine d'énergie. "Rehab" est l'occasion d'un petit discours d'utilité publique de Nikos et Pascal Nègre sur le thème "La drogue, c'est de la merde", Amy Winehouse étant actuellement en cure de désintoxication.

Dans le registre comique, on retiendra le duo swingant de Quentin avec Dany Brillant sur un petit medley latino-jazzy. Dany abandonne Quentin en plein milieu de la scène pour arracher Céline Dion à son banc et entamer quelques pas de danse avec elle. Après quelques instants de désarroi, Quentin finit par se ruer sur Claire-Marie et faire de même (c'était avant sa chute, bien sûr). Mais il est trop tard et il lui faut battre en retraite à toute vitesse pour achever le duo avec "Volare". La prestation terminée et les deux partenaires retournés paisiblement en coulisses, Nikos s'apprête à lancer une pause publicitaire... sauf qu'il est beaucoup trop tôt. Aucun problème : l'animateur sans complexe va faire quérir Dany - "Rappelez-moi Dany Brillant !" - pour une reprise a cappella de "Volare" cinq minutes après la fin de la chanson. Naturellement, inutile d'espérer que le public reprenne une chanson en italien au delà des quelques mots du refrain (pour rappel, ça a déjà raté il y a deux semaines avec Laura Pausini et la semaine dernière avec Zucchero), Dany se tourne donc vers Céline Dion. Elle ne connaît pas les paroles non plus mais elle, c'est une pro : elle comble donc avec des "dabadabadou" et... ça marche. Nikos peut enfin enfin envoyer la pub. Ouf !

Nikos nous fera aussi un peu de remplissage maladroit à l'issue du medley Mika. "Que se passe-t-il en coulisses ?" se demande-t-il soudain. Et... il ne se passe rien. Céline Dion est assise sur un canapé. C'est vraiment très intéressant... Bien entendu, Nikos nous offre enfin le lapsus qu'il a évité de peu toute la semaine en présentant la troupe du Roi Lion : "Merci d'applaudir la troupe du Roi Soleil !". Il est pourtant surpassé par Benjamin Biolay : à l'issue de son duo avec Jérémy, alors que l'élève vient de rendre hommage à son "génie" de compositeur, il le remercie d'un "Merci, Mathieu". Ça fait toujours plaisir.

Mais la reine du remplissage intempestif se révèle finalement être Céline Dion. Elle qui paraissait plutôt distante lors de sa participation au deuxième prime est très enjouée aujourd'hui, et surtout intarissable ! Elle interprète d'abord son dernier single, agrémenté d'une performance magistrale à la guitare invisible, puis de grands mouvements des bras qui évoquent un chef d'orchestre éméché ou peut-être un agent de la circulation. C'est très gracieux. Mais voilà qu'ensuite elle rend un hommage appuyé à la Starac, puis revient sur ses débuts à Charlemagne, au Québec, quand elle chantait pour ses treize frères et sœurs. Là, on se dit que ça va être terriblement long et terriblement pénible. Elle s'arrête finalement de parler et l'annonce des élèves sauvés de l'élimination, et donc qualifiés pour les demi-finales, peut commencer. Mais voilà qu'après chaque annonce, Céline se livre à des vocalises bien fatigantes. Finalement, après de longues minutes, le résultat final est annoncé. Contre toute attente, c'est Jérémy qui est éliminé.

Le jury n'est pas d'accord, Passi estimant même que "le public a eu tort". Pour un peu, les aimables téléspectateurs de TF1 s'entendraient dire qu'ils "ont de la merde dans les oreilles". Mais, rassurez-vous, le petit hamster n'est pas tout seul (ou pire que seul, seul avec Lucie). Pascal Nègre l'a promis : "on va l'aider". Préparez-vous à retrouver "Mécanique", sa composition (enfin presque), bientôt dans les bacs.

Le tirage au sort des demi-finales, entrecoupé des vocalises de Céline (visiblement intoxiquée au sirop d'érable ou quelque autre denrée canadienne frelatée), est également fastidieux. Elles opposeront finalement Bertrand à Mathieu la semaine prochaine et Quentin à Claire-Marie la suivante.

Source Yahoo

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